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 des bleus au cœur. (hanna)

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Oze Cyganik
Oze Cyganik

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♒ âge: vingt trois ans.
♒ profession : légume.
♒ le choix du coeur: niel.


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MessageSujet: des bleus au cœur. (hanna)   des bleus au cœur. (hanna) Icon_minitimeLun 30 Déc - 15:58

Mes mains passent fébrilement sur mon crâne, à la recherche d'une source de cheveux. Il n'y a rien. Impétueux, les doigts descendent un peu plus bas mais les sourcils aussi se font absents. Dans un élan idiot d'espoir, les voilà qui terminent leur trajectoire contre mon menton vide de barbe. Cette barbe autrefois si sombre et rugueuse. Plus rien. Peau de bébé aussi pâle que ce ciel incapable de laisser s'échapper quelques flocons de neige. Cloué dans mon lit, la fenêtre semble me narguer. Elle est pourtant la seule chose que je regarde ces derniers temps. La seule à qui je lance des regards parfois plein d'étoiles. Je lui murmure quelques mots, comme lorsque j'étais gosse. Sauf que cette fois, je ne demande pas à la lune de me guérir. Non, j'attends que les nuages viennent pour les supplier de laisser tomber cette fichue neige.
Si j'en avais la force, j'serais très certainement debout sur le rebord de la fenêtre, comme un suicidaire, les bras levés au ciel. Je serais les yeux grands ouverts à lui hurler toute ma vie dessus.

Tu fais des cyclones, tu détruis des maisons, tu mets des arbres à plat. Merde, tu peux pleurer des mois durant alors un peu de neige, pour tous tes exploits, c'est quoi ? C'EST QUOI ?

Mais au fond de mon être, il n'y a qu'un silence, ce même silence que j'offre aux infirmières. Comme si je voulais réserver mes derniers mots à Niel. Aristée n'est même pas au courant de toute cette merde. Ça servirait à quoi ? Le blesser, un peu plus, comme je l'ai si bien fait ces derniers temps. J'veux pas qu'il pense à une vengeance de ma part. Non, c'est pas ça, il n'a jamais été question de ça. La présence de Novalee se fait même ressentir plus que jamais ces derniers temps. La nuit, lorsque mes paupières se relèvent, je peux la voir, là, dans le coin de la pièce. Elle sourit, malgré son visage cramé et son cœur en morceaux. Les jours passent, la faucheuse perd de son obscurité. Je la vois me tendre les bras, le visage bienveillant. Un appel au paradis.

Je flanche. Je tremble. Je sombre. Mon estomac se tord dans de violentes secousses. J'en ai les larmes aux yeux, par la douleur. J'en ai le cœur qui s'acharne contre ma cage thoracique de la peur encore présente. Machinalement, ma tête se penche sur le côté et déverse une partie de mon existence dans un sceau en plastique. C'est ce à quoi mon existence est réduite, vous vous rendez compte ? Du vomi dans une bassine !
Et cette neige, toujours ailleurs. J'ai besoin de partir en Alaska, soudain. Le voyage me tuerait. Putain. Les rêves se brisent et tombent avec mes entrailles. Une infirmière entre dans la pièce et les récupère pour aller les vider. On les remplace par un bac vide et propre, aussi stérile que mon existence.

La porte grince, une nouvelle fois. Elle ne fait que ça, grincer, pour m'apporter de mauvaises nouvelles. Je la défoncerais bien, cette conne, pour qu'elle cesse de détruire mon silence paisible. Ça rendrait la pièce un peu plus joyeuse d'entendre les chariots passer à toutes heures du jour et de la nuit. Ça illuminerait mon monde d'apercevoir du coin de l’œil des gamins courir le long des couloirs pour aller à la machine à soda. Le regard rivé vers la fenêtre, je ne prends même plus la peine de tourner mon regard. Ce n'est pas Niel, il ne vient jamais à cette heure de l'après-midi. Lui, il arrive plus tard. Pile au moment où le jour et la nuit se battent leur place. C'est un beau spectacle. Il l'est encore plus car je sais qu'il accompagne l'arrivée d'un ange.

Mes doigts frottent un peu plus contre mon menton. J'ai l'impression d'y mettre toute mon énergie mais ce n'est en réalité qu'une caresse. Le bruit des pas dans la pièce est différent des autres. Plus vif, plus pétillant, plus lumineux. Ce doit être pour ça que je me détache de cette fenêtre, pour y apercevoir Hanna. En temps normal, le sourire serait grand et interminable : à la hauteur de sa beauté d'âme. Aujourd'hui, le voilà absent. Ma voix, morte, parvient à s'élever. Mes mots se perdent contre mes lèvres gercées et violines. « Tu peux partir, Hanna, c'est la fin. » La fin. Merde. Comment je lui lance ça. J'en ai marre que l'on me pense vivant, encore, c'est juste ça. Alors, elle se prend tout. Pourtant, la culpabilité me revient déjà. Elle remonte le long de ma gorge et un rire aussi faible que mes muscles accompagnent mes mots. « Comment tu trouves ma nouvelle coupe ? »
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Hanna Guivarch
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MessageSujet: Re: des bleus au cœur. (hanna)   des bleus au cœur. (hanna) Icon_minitimeSam 4 Jan - 1:27



les pieds froids sur le sol de l'hôpital ;
le son de ta voix, fracas.

Hanna, elle est rentrée à petits pas dans la chambre de son père, aujourd'hui. Elle avait les sourcils froncés, à le dévisager, car il semblait un peu trop paisible. Presque mort, en fait ; mort comme maman, quand ils se sont réveillés un matin, dans la caravane. Hanna, elle a gardé les lèvres pincées, en s'avançant ; on ne dérange pas la mort. C'est ce que maman lui a dit, tout au moins, quand ils ont découvert sa maman. Malgré les larmes dans sa voix, elle a entendu le moindre de ses mots. Tous et chacun, là, gravés à son esprit. Alors, elle a fait des pas de chat, en rentrant dans sa chambre. Il lui a fallu un moment pour se rendre compte que sa poitrine bougeait toujours, comme le souffle du vent, et qu'il était vivant. Ses lèvres, elles n'ont pas bougées, toujours mordues, puis elle a soupirer. Un souffle fort, assez puissant pour faire marée et tempête, pour faire chavirer les bateaux des pécheurs, dans les environs du moins. Elle l'a dévisagé, cette petite, toute en se laissant tomber sur sa chaise, brusquement. De petite souris, elle est passée à éléphant.

Elle soupire doucement, Hanna, emmitouflée dans ses vêtements. C'est blanc, ici ; un peu comme l'âme de maman, de papa aussi, certainement. Trop de blanc, ça tue le blanc. C'est trop pur, trop beau, ça tue les yeux et casse le coeur, au bout d'un moment. Le coeur des gens trop blancs, trop purs et beaux, oui. Hanna, ça la fait froncer des sourcils ; elle n'aime pas ça, le trop blanc ; le reste du monde est trop noir et au final, on en vient à détester le trop blanc, parce qu'il n'est pas touché. Parce qu'il n'est pas touché avant longtemps et au final, il se prend un fracas en plein coeur, brusquement, et c'est le noir le plus total qui le prend ; la Mort. C'est ce qui est arrivé à maman. C'est ce qui est en train d'arriver à papa. Le noir, il est en train de prendre son coeur d'assaut, et ça, il n'y échappera pas. C'est triste, ça met des larmes dans ses yeux et ça pique, dans son nez, à Hanna, mais la vie, c'est comme ça. Elle ne se fait pas de beaux films, la gitane.

La morve qui lui coule au nez, elle l'essuie de sa manche un peu parfumée. Il est à Marcus, ce gilet ; elle le fait sans regret, pourtant.
C'est Hanna, voilà.
Juste Hanna.

Ses yeux s'ouvrent grand, quand papa clignote des yeux, là, dans les draps. Il a l'air vieux, comme le pape ou dieu, ou alors ce gandalf qu'elle a vu sur l'arrière d'un autobus, y'a un moment. Il fait vieux comme ça, et encore plus à la fois. Il a un sourire cassé sur ses lèvres, même, lorsqu'il la voit. Hanna, elle pose ses coudes sur ses genoux et se penche vers lui, parce qu'elle sait que sa voix, elle n'est plus celle d'autrefois. Elle est un peu cassée et épuisée par la maladie, le noir, là dedans, dans son coeur de gitan. Papa, il a l'air content. Il sourit, grand, et il a les larmes aux yeux. Il est content de la voir, simplement. C'est ce qu'elle croit, Hanna, mais voilà, il dit ça ; mon amour. Ce n'est pas Hanna, sa douce épine, non, qu'il voit, mais sa femme, sa gitane qui danse dans les cieux, maintenant.

C'est un peu stupide, au fond, de réagir comme ça. De se lever brusquement, de se tuer les oreilles, la quiétude de l'endroit, avec le grincement de la chaise, contre le sol. Mais Hanna, elle est comme ça ; un peu stupide, surtout impulsive. Y'a qu'un simple reniflement, pour fendre l'air et puis le bruit de ses pas, pas du tout chat cette fois, dans la pièce et les couloirs, maintenant. Le coeur bat un peu vite et la peine, elle essaie de la chasser. Elle ne veut pas y penser, elle ne veut pas s'y attarder. Ça fait mal, au fond, et elle se sent un peu déchirée. Il ne parvient toujours pas à les différencier. Elle, la pauvre Hanna, qui s'est tant efforcée pour ne pas lui ressembler ; le monde est sans pitié.

Entre ses lèvres, le souffle se calme légèrement, alors qu'elle avance vers une autre chambre, cette fois. D'un ami qui s'est peint au travers de la vie comme ça, doucement, sans qu'elle ne s'attende à quoique ce soit. D'un ami qui est rentré dans sa vie comme un arc-en-ciel, entre les larmes au ciel et à la fois, son plus beau des sourires. Elle soupire doucement, lâche la tristesse danse un souffle, avant de rentrer dans sa chambre. Il la fait sourire, Oze. C'est simple, comme ça, simplement. Hanna, elle sourit alors, les mots de papa partis, avant de rentrer dans la pièce. Pas de lutin, cette fois ; elle sautille presque après avoir pousser la porte, toute en s'avançant joyeusement. Il fait cadavre dans les draps, Oze, mais ça n'a pas d'importance. Il est de ces fleurs qui ne fleurissent que la nuit ; il faut savoir attendre, pour voir toute la beauté. Le premier regard, ce n'est pas la vérité. La Mort, elle n'a rien gagné de lui. Oze, il a déjà tout donné à Niel ; on ne peut plus rien prendre, de lui. La Mort se fait jouer un vilain tour.

Hanna le voit, à le sourire qu'il lui tend, quand leurs prunelles se rencontrent. Elle lui répond de la même manière, presque espiègle, maligne, avant de s'avancer encore, pour se poser sur la chaise. Elle est plus confortable que l'autre, celle-là. Pourtant, elle n'a pas le temps de poser ses fesses. « Tu peux partir, Hanna, c'est la fin. » Le souffle se casse sur ses lèvres et les sourcils se froncent. Les traits de porcelaine se cassent et se noient, là, contre le sol. Hanna a la mâchoire serrée et les sourcils qui défigurent ses traits de poupée. « Quoi ? » Sa voix, pourtant, est un peu cassée. C'est qu'elle est fragile, parfois, l'épine. Un peu trop peut-être ; elle est de ceux qui prennent les choses à coeur, tellement, mais tellement fort, même si elle ne le montre pas. Hanna, elle veut que les gens soient forts, parce qu'en vérité, lorsqu'ils se brisent, elle se brise avec eux. La voilà, la vérité.

Oze, il rit, comme ça. Un rire cassé, bas. Un rire que l'on ne veut pas entendre, qui est bas, mais assez fort pour qu'il nous frappe, comme ça. Un rire qui fait le même effet que l'hiver, au final ; il glace le sang, comme ça. Hanna, elle préfère le rire qui a l'effet chocolat ; chaud, de préférence. « Comment tu trouves ma nouvelle coupe ? » Elle pince les lèvres, encore une fois, le dévisage en silence. Il n'y a plus rien ; on dirait que le corps d'Oze a voulu retourner en enfance ; il est tout petit et sans cheveux, maintenant. « Non, tu veux des miens ? » Elle lui offre un fin sourire, rapidement, et pourtant, qui s'efface aussi sauvagement. Hanna l'observe, un moment, avant de quitter le siège acquis et de poser ses fesses sur le lit, les pieds en indien, là, tout au bout. Elle l'observe avant de passer ses doigts dans sa crinière, et pour de l'observer le menton haut, le torse dressé. « Et d'ailleurs, Oze. » Elle l'observe, là ; ce qu'elle fait sérieuse, la gitane avec ses cheveux trop longs et son corps trop petit. Presque imposante. « C'est pas fini. J'ai pas dit oui. T'as dit oui, toi ? Non. Alors c'est pas fini. » Elle secoue la tête ; voilà, c'est comme ça. Elle pointe dehors, d'un doigt. « Il neige pas, encore. Il fait froid, très froid, y'a de la givre au sol, même, parfois, mais il neige pas. » Elle ne devrait pas savoir ça, mais Hanna, elle écoute aux portes, parfois. Elle écoute Niel et Oze, parce qu'ils ont une voix douce, ensemble, et que c'est apaisant. Ça fait du bien, entendre des choses comme ça ; l'amour qui glisse de l'un à l'autre, au son de leur voix. « J'ai écouté à la porte. Une fois. » Qu'elle dit, pour répondre à la question dans ses yeux, là, et être honnête, pourquoi pas. « Enfin non, quelques fois. »
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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: des bleus au cœur. (hanna)   des bleus au cœur. (hanna) Icon_minitimeDim 12 Jan - 20:26

Je caresse une nouvelle fois mon crâne vide de vie. J'ai l'impression de toucher un vase : lisse et glacé. Et Hanna, juste devant moi, elle a de longs cheveux. À voir comme ça, on dirait presque qu'ils lui touchent les pieds. J'en serais presque jaloux, de la voir toucher sa tignasse sans avoir à se faire de soucis. Ces derniers temps, j'ai à peine osé me coiffer, par peur d'accélérer le processus. Par crainte de les voir se perdre entre les dents de mon peigne. Tu parles. Les efforts, ils ont servit à rien. Les bouclettes se sont retrouvées sur les draps, à me piquer le dos et la nuque. Les infirmières n'ont pas voulu me laisser dormir dans les débris de mon existence. Non, il a fallu que je me lève pour aller pisser pour qu'à mon retour, les draps soient propres. Propres et stériles, comme les regards qu'elles me lancent souvent. Après tout, elles ont fait des études pour ça : garder le patient en vie, ne pas leur donner trop d'espoirs. Ne pas leur tirer une balle dans la tête, non plus. Alors, elles restent comme des pierres. Des pierres tombales qui vous emmènent le petit déjeuner, des pierres tombales qui vous nettoient. Des pierres tombales, dans chaque recoin de l'hôpital. Et au milieu de tout ça, des cadavres ambulants. Aujourd'hui encore, ça me frappe de voir une fille comme Hanna dans un endroit si sombre. Elle n'a pas le choix, oui, je le sais, mais quand même. Je veux dire, je l'image, moi, courir à travers les couloirs pour respirer le plus vite possible l'air extérieur. L'air frais, encore coincé dans ses cheveux infinis.
C'est donc ça, l'image que je me fais de la jolie mais elle est fausse.
Aussi fausse que mon sourire à ce moment là.

« Non, tu veux des miens ? » J'ai les larmes qui remontent, encore, elles sont nombreuses, cette fois. Si elles viennent à couler réellement je risque de nous noyer tous les deux dans cette triste chambre. Il y aura toujours mon lit pour lui servir de radeau mais je ne tenterais pas de m'y accrocher. J'ai peur de mourir mais j'en rêve en même temps. C'est une déchirure interne, qui se passe au niveau du cerveau, mais aussi de l'âme. Une déchirure totale, que l'on ne peut même pas cicatriser. Pourtant, j'aimerais trouver une solution, me battre une bonne fois pour toute et retrouver mes cheveux (c'est toujours une question de cheveux ; comme un signe de bonne santé.) Ensuite, j'irais parcourir les pays avec Niel et au passage, dans la folie de notre amour, je retrouverais mes muscles. Juste de quoi le protéger des autres. Et même si je lui sers plus à grand chose, aujourd'hui, j'ai peur de l'abandonner. J'ai pas envie de le laisser à de mauvaises mains, qu'on lui fasse du mal et que je ne puisse rien y faire. Mon visage tombe en direction de mon ventre. Elle me donne envie de pleurer, Hanna, avec ses étoiles qui dansent au dessus de sa tête et dans ses yeux. Je la déteste, d'aller si bien.
Tais toi, Oze, c'est horrible ce que tu dis.
Ma gorge se noue et mes doigts se posent contre mes paupières.
« Non, les tiens sont trop beaux pour ça, je les mérite pas. »
Et surtout, j'ai baissé les armes.

Le matelas penche légèrement d'un côté lorsque son corps me rejoint dans un bout du lit. Je la regarde, épuise physiquement et mentalement. J'ai les muscles qui sont noués et le sang trop vide d'énergie. Les infirmières ont du se tromper dans les doses, c'est pas possible ; on peut pas être aussi fatigué. C'est pas humain, c'est simplement horrible. Et cette envie de vomir, toujours présente, au creux de l'estomac. « Et d'ailleurs, Oze. » Je me pince la lèvre à l' écoute de mon prénom. Je suis un fantôme, on ne nomme pas les fantômes, non ? Si, peut-être que c'est une légende que je viens de m'inventer, histoire de me rassurer. « C'est pas fini. J'ai pas dit oui. T'as dit oui, toi ? Non. Alors c'est pas fini. » Un sourire prend place sur mes lèvres face à ses mots. Elle a loupé une étape, Hanna, ou même plusieurs. Faut dire que c'est difficile de me suivre ces derniers temps. Même moi, j'ai l'impression de me courir après, parfois. C'est la nouvelle tendance : celle de se perdre. « Il neige pas, encore. Il fait froid, très froid, y'a de la givre au sol, même, parfois, mais il neige pas. » La gitane peut bien me tendre la main, je la refuserais, comme j'ai toujours si bien su le faire. Je suis assez fort pour mourir. Assez grand pour savoir si c'est le moment ou non. Je souffre tellement que j'ai envie de partir. Qu'importe cette fichue neige et mes désirs d'autrefois, j'ai du les vomir, eux aussi. J'ai envie de lui crier dessus, oui, pour m'avoir écouté et pour parler de ça, là, maintenant, alors que je suis à deux doigts de lui cracher du sang à la figure.

Mes doigts se resserrent sur le drap. « J'ai écouté à la porte. Une fois. » La bulle se brise. Niel est pas le seul à savoir, à comprendre. La terre entière se soucie de moi. Y a peu de temps, j'étais encore le pauvre inconnu. Le type au nom qui vient d'ailleurs et au prénom idiot. J'étais le bouclé qui ne parle pas plus fort que les autres par peur de déranger. La mort se pointe et je deviens le pauvre cancéreux, chez qui on écoute aux portes. « Enfin non, quelques fois. » Je ne relève plus les yeux à ce moment, j'en suis incapable. J'ai mal au cœur comme j'ai mal à l'âme. Mon front se plisse, comme celui d'un vieillard. J'ai presque l'air sévère. Ou non, juste épuisé. Oui, c'est le mot : épuisé. Et encore, c'est pas assez, je crois. « J'en sais rien Hanna. » Je déteste cette voix, si rauque et détruite. Cette voix qui vient de loin, dont je ne soupçonnais même pas mes cordes vocales capables de faire ça. « De toute façon, qu'est-ce que ça change que je dise oui ou non, hein ? Dis moi le, parce que franchement, sur le moment, j'vois pas. La mort s'en fiche pas mal de ce que je veux. La neige veut pas tomber, tu l'vois bien. Et moi je souffre, et j'en ai marre. Et j'fais souffrir Niel avec. » je marque une pause, reprends ma respiration et manque de chialer. « Il vient me voir et à chaque jour qui passe, je vais moins bien. Putain, tu crois que c'est ça l'amour ? Non, c'est pas ça, je le condamne avec moi. Je l'emporte dans quelque chose qu'il ne mérite pas. J'ai dit que je partirais à la neige pour lui donner un point de repère, quelque chose comme ça, pour pas qu'il en vienne à espérer. J'en ai rien à foutre, moi, de voir le sol blanc et les flocons me tomber sur le visage. J'ai juste envie qu'il se sente pas coupable, qu'il m'accompagne jusqu'à cette neige et qu'il soit en paix. Qu'il s'dise 'c'est bon, j'ai accompagné Oze jusqu'à son dernier désir' puis qu'il continue comme ça. » Une larme coule, putain. Je relève mes yeux rouges vers elle, cette tueuse. « Je sens la force me quitter et la douleur devenir constante. J'ai peur de lui dire. Comme j'ai peur de lui dire que j'arriverais certainement jamais jusqu'à la première neige. » mes doigts tremblent. « oui ou non, la mort s'en fout. » je me répète, pour le lui incruster dans le crâne, l'obliger à ne pas oublier.
Jamais.
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Hanna Guivarch
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MessageSujet: Re: des bleus au cœur. (hanna)   des bleus au cœur. (hanna) Icon_minitimeDim 19 Jan - 22:19

Elle a un peu honte. Peut-être beaucoup, en fait, mais elle ne le dit pas. Elle reste comme ça, Hanna, le menton haut et les mots qui sortent comme des balles, de sa bouche. Car la vie, elle est courte, et certaines choses se doivent d'être dites. La vie est courte et on ne peut pas remettre certaines choses à demain, car dans certains cas, il n'existe tout bonnement. Des demains, il y en a pas à tous les jours. Hanna, elle a les lèvres pincées et la tête bourrée de pensées du genre. Elle ne veut pas réellement s'y attarder, elle ne veut pas réellement y croire, mais il n'y a qu'une vérité, dans une pareille cas ; la Mort, et bien, elle arrivera. Elle arrivera et elle cassera plein de choses, sur son passage, dont des coeurs. Des coeurs solides comme des fragiles qui, devenant pluie ensemble, tomberont contre le sol. Les fragments seront transparents et coupants et longtemps, longtemps après la mort, on pourra s'y couper les pieds, selon un mauvais pas ou alors, une mauvaise journée. Elle sait déjà tout ça ; maman est morte, après tout. Papa va mourir bientôt, aussi. Elle la connait, la douleur, assez bien du moins, un peu de loin. On essaie toujours d'y garder une certaine distance, après tout. Car on ne veut pas la toucher, on ne veut pas y penser. Ne pas y penser, après tout, c'est croire pendant un instant qu'elle a disparu ou alors, qu'elle n'existe pas. C'est rêver, simplement. Rêver et sourire. Mais elle est là, la douleur, tout comme la Mort. Sans eux, il n'y aurait pas le bonheur et la Vie, après tout. C'est ainsi ; ça fait froncer des sourcils, mais c'est ainsi, tout simplement, tout bonnement. Alors Hanna, elle ne se gêne pas. Elles sait que la Mort est à la porte et que la douleur berce déjà son ami dans ses bras. Elle le voit dans ses yeux, dans ses gestes, dans sa voix. Mais elle sait aussi que la vie, elle est toujours là, bien maigre certes, mais toujours là, Elle sait aussi que le bonheur, on peut y goûter jusqu'à la dernière seconde, comme maman a cru bon de le faire, pour les autres mais pour elle, aussi.

Hanna, elle a le soupir au bord des lèvres. Il n'est pas doux, pas léger comme le vent. Il est lourd, lourd comme le poids sur les épaules d'Oze, par sa propre mort, et comme le sien aussi, par la mort de son père qui s'en vient ; elle n'est pas idiote, elle sait bien que cela arrivera. Il n'y aura qu'elle, bientôt. Mais pour le moment, elle ne pense pas à son père. Ses pensées, elles sont toutes tournées vers Oze, là, presque mort, fantôme déjà, qui pense à sa mort. Qui l'attend, simplement. Oze qui, ce matin, a oublié d'être un battant. Elle le dévisage, les doigts dans ses cheveux, les jambes en indien, les lèvres scellées. Hanna, elle dévisage l'homme en face d'elle - ou du moins, ce qu'il en reste - qui n'ose même pas l'observer dans les yeux. Au creux de sa minuscule poitrine, il y a un feu qui brûle. Un feu qui brûle et qui commence à créer un immense nuage de fumée, par la colère qui la prend. Elle veut le secouer, le secouer fort et toujours plus, au point qu'il se réveille et que la maladie, elle, un instant du moins, s'endorme. Juste ça ; tout simplement ça. « J'en sais rien Hanna. » Personne n'en sait rien, de toute manière. La Mort, même en ayant ses doigts squelettiques autour du cou, on ne sait pas quand elle nous fauchera. Parfois, elle laisse des mois, nombreux, voire des années. On dit que c'est douloureux, presque de la torture, mais pour elle, c'est peut-être bien de la générosité. Il ne faut pas trop en demander à un coeur noir, après tout. « De toute façon, qu'est-ce que ça change que je dise oui ou non, hein ? Dis moi le, parce que franchement, sur le moment, j'vois pas. La mort s'en fiche pas mal de ce que je veux. La neige veut pas tomber, tu l'vois bien. Et moi je souffre, et j'en ai marre. Et j'fais souffrir Niel avec. » Ses lèvres se pincent un peu plus, et ses yeux deviennent brumeux, un peu. Hanna ne dit pas un mot, pourtant. Elle observe son ami qui a mal, mal avec sa tête, en plus. C'est presque aussi pire que de voir papa qui souffre en l'ayant perdu. Papa qui, à chaque fois qui la voit, lui donne le prénom de sa mère. « Il vient me voir et à chaque jour qui passe, je vais moins bien. Putain, tu crois que c'est ça l'amour ? Non, c'est pas ça, je le condamne avec moi. Je l'emporte dans quelque chose qu'il ne mérite pas. J'ai dit que je partirais à la neige pour lui donner un point de repère, quelque chose comme ça, pour pas qu'il en vienne à espérer. J'en ai rien à foutre, moi, de voir le sol blanc et les flocons me tomber sur le visage. J'ai juste envie qu'il se sente pas coupable, qu'il m'accompagne jusqu'à cette neige et qu'il soit en paix. Qu'il s'dise 'c'est bon, j'ai accompagné Oze jusqu'à son dernier désir' puis qu'il continue comme ça. » Ça fait mal, mine de rien, d'entendre des choses comme ça. Elle ne sait pas réellement s'il les pense tous, ou alors c'est la douleur, fatigue et maladie qui rongent l'espoir à son coeur, les jolis mots, pour ne laisser que les laids. Qu'importe ; elle écoute, ses poings un peu serrés, quand même. Elle se tait, Hanna, qu'importe si elle n'aime pas ses mots, car elle juge que chacun à son mot à dire qu'importe s'il est dans le tord. Même s'il ment à lui-même, rongé par la tristesse, le coeur en miette, sous les pas de la Mort. « Je sens la force me quitter et la douleur devenir constante. J'ai peur de lui dire. Comme j'ai peur de lui dire que j'arriverais certainement jamais jusqu'à la première neige. » La peur ; il l'affiche enfin, la vraie raison de ses mots, qui au font, ne sonnent que faux. Il le dit et Hanna, elle sourit un peu. À peine, mais un peu, du moins. Et Oze, il conclut simplement. « oui ou non, la mort s'en fout. » Il fait pitié, avec les larmes qui dégoulinent et ses traits qui s’inondent sans qu'il ne puisse faire quoique ce soit.

Elle pourrait bien, peut-être, le serrer dans ses bras.
Fort, oui, tout en lui frottant le dos.
Mais à la place, ce sont ses doigts qui fendent l'air et s'abattent contre l'une de ses joues, alors qu'il ne demande rien, au fond, Oze.
Il ne demande rien, sauf quelques foutus flocons de neige.

Hanna serre les dents une fois le coup donné, avant de baisser les yeux et de se reculer. Elle sait bien, au fond, qu'elle n'aurait peut-être pas du le faire. On ne frappe pas les gens qui attendent la mort ; ils souffrent déjà assez. On ne frappe pas les gens comme ça, brusquement. « t'es un idiot. » Les mots sont un peu tremblants et lorsqu'elle lève les yeux vers lui, bleus et rouges, inondés, c'est bien pour qu'il voit les larmes et la colère. Elle ne pleure pas que pour lui, de toute manière. « Le monde, il tourne pas autour de toi. okay ? » Elle serre les dents un peu et se redresse encore, donne un coup de jambes et tombe comme une masse, sur son corps. Elle ne le frappe pas cette fois, Hanna ; elle se contente de le serrer fort, bien fort, dans ses bras. Qu'importe qu'il est le visage perdu dans sa carcasse de cheveux ; elle n'en a rien à faire. « Tu vas mourir. Aujourd'hui, demain. Ça arrivera, et t'y peux rien ; c'est comme ça. On va tous mourir, mais toi, c'est là, et toi, c'est dans la douleur. Aucune mort est identique, de toute manière ; c'est comme les vies. » Elle renifle un peu - contre son filet d’hôpital - et enfouit un peu plus son visage dans son cou. « Mais dis pas des choses comme ça. Enfin ; dis les si tu veux, mais pense les pas. Tu l'aimes. Tu l'aimes et ça se lit dans tes yeux. On voit que ça. Dans les siens aussi. S'il voulait pas, il serait pas là. S'il t'aimait pas, il serait pas là, chaque soir à la même heure, pour sentir tes doigts, même froids, contre les siens. Alors viens pas te dire que c'est pas de l'amour. C'est un amour qui fait mal, oui, un amour tellement à vif, pur, qu'il fait mal à tout brûler, autour de lui. » Elle sourit, face à sa bêtise, sa niaiserie, avant de sortir son cou de lui. Hanna se frotte les yeux à les avoir rouge et elle rigole un peu, quand elle croise son regard. Elle se trouve un peu pathétique, certainement. « De toute manière, c'est pas parce que tu meurs que ça finit, tu comprends ? Tu seras toujours là. Même quand les insectes auront manger ta carcasse. Dans le ciel, dans le moindre geste de Niel, ceux qu'il aimait faire avec toi. Dans le coeur des gens, dans leurs yeux aussi, quand ils observeront des choses que t'aimes. Tu seras toujours là. Ils feront des choses pour eux, et pour toi aussi. Ils essayeront de te rendre fier, malgré le fait que tu sois plus là, en corps du moins. Mais tu seras toujours là. Dans les souvenirs, dans les cas de peine aussi, c'est certain. Dans les crises de larmes et les moments difficiles. Le jour de ta mort, il sera pas des plus jolis, dans les années à venir. Mais tu seras là aussi quand ils seront fiers d'eux, ils auront une pensée pour toi. Quand ils auront peur, quand j'aurais peur, je penserais à toi, et je trouverais peut-être la force d'avancer grâce à toi. Parfois, j'dirais ton nom tout bas, pour te conter quelque chose, juste comme ça, parce que j'aurais le besoin de le faire. Tu seras toujours là, Oze. La première neige, on s'est fiche. Niel, il s'en fiche. »
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Oze Cyganik
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MessageSujet: Re: des bleus au cœur. (hanna)   des bleus au cœur. (hanna) Icon_minitimeLun 27 Jan - 15:20

La claque, elle vient comme ça, sans prévenir, avant les mots, avant la douceur. Elle se fait violente, contre ma joue trop pâle. Une marque rouge s'y dépose, et les yeux se baissent. Remontée de larmes qui ne coulent pas. J'ai le cerveau qui cesse de fonctionner, un instant.
Tu viens de te faire claquer, Oze, c'est mérité.
Ouais, mérité, certainement. Novalee aurait fait la même chose. Hanna, c'est un peu la réincarnation de Novalee, belle et pleine de vie. Incapable de s'abattre sur son sort, elle est aussi forte que la morte (et en plus, ça rime).
Je me souviens à peine des mots prononcés quelques minutes plus tôt. Il n'y a plus que la claque qui se répète en boucle dans mon esprit, comme un vieux disque défoncé. Ça en ferait presque mal à la tête de se la recevoir sans cesse dans la gueule. Je l'ai même pas vu venir, j'aurais pas pu l'éviter, de toute façon. C'est comme ça, j'ai les réflexes d'un vieux et avec ça, on peut pas faire des miracles. Alors, idiot, la bouche un peu ouverte, je relève ma main contre ma joue victime et la caresse du bout des doigts. Au moins, à cet endroit là, la peau est chaude. C'est rare. J'ai presque envie de la remercier mais ma gorge est bien trop nouée. Je suis au bord de la crise de panique, aussi. Qui a dit que j'étais quelqu'un de fort et de viril ?
Certainement le plus grand mythomane que la terre puisse porter. Et encore, les mots ne sont pas assez puissants.

Donc, la claque, elle pique toujours contre mon épiderme. J'ai l'air d'un con mais je suis incapable de faire un geste de plus. J'attends la suite, simple spectateur de ma vie, ça fait bien longtemps que je n'en suis plus acteur de toute façon. Alors, vazy, Hanna, c'est quoi la suite ? « t'es un idiot. » J'aperçois les larmes dans ses yeux et mon cœur rate un battement. J'ai l'habitude des yeux mouillés de Niel mais pas des siens. C'est étrange de la voir comme ça, on dirait qu'elle vient de perdre sa force simplement à ces trois mots. Elle vaut bien plus que trois mots, la gitane. « Le monde, il tourne pas autour de toi. Okay ? » Sourire sur les lèvres. Si c'était le cas, ma mère serait très certainement encore là, à me soutenir, comme se doivent de le faire toutes mères. Mes mains, elles sont dans le vides, je n'ai rien à tenir, si ce n'est ce silence incessant. Le monde tourne autour de la tour eiffel, des stars de cinéma, ouais, mais pas autour du petit Oze, perdu dans une chambre d'hôpital. J'aimerais bien, pourtant, qu'une dernière fois, les gens se mettent à m'aimer. Tous, absolument tous, les uns après les autres. Ils sauraient, comme j'ai de l'amour à revendre. D'ailleurs, le corps d'Hanna tombe sur le mien et ma main se perd dans ses cheveux. Ses cheveux interminables et d'une douceur à rendre jaloux. Elle aurait bien pu me foutre un coup de couteau dans le cœur que je serais certainement en train de caresser sa chevelure, quand même. Ses larmes me donnent envie de la réconforter, ou une connerie comme ça mais j'en suis incapable. Je me contente juste de la serrer un peu plus même si ses bras m'étouffent déjà. « Tu vas mourir. Aujourd'hui, demain. Ça arrivera, et t'y peux rien ; c'est comme ça. On va tous mourir, mais toi, c'est là, et toi, c'est dans la douleur. Aucune mort est identique, de toute manière ; c'est comme les vies. » J'veux pas écouter les mots qu'elle peut bien dire sur la mort. Je suis inconsolable, c'est comme ça. J'ai mal à l'idée de vivre, mal à l'idée de mourir. Je ne veux pas de ça, j'ai juste besoin de cet éternel silence, qu'elle arrête de dire toutes ces choses.

Je suis pas comme ça, je suis pas un battant. J'ai envie de baisser les bras, je les baisse, c'est tout. Irrévocable. « Mais dis pas des choses comme ça. Enfin ; dis les si tu veux, mais pense les pas. Tu l'aimes. Tu l'aimes et ça se lit dans tes yeux. » Niel, Niel, Niel, ça fait mal de parler de lui comme ça, sans qu'il le sache. « On voit que ça. Dans les siens aussi. S'il voulait pas, il serait pas là. S'il t'aimait pas, il serait pas là, chaque soir à la même heure, pour sentir tes doigts, même froids, contre les siens. Alors viens pas te dire que c'est pas de l'amour. C'est un amour qui fait mal, oui, un amour tellement à vif, pur, qu'il fait mal à tout brûler, autour de lui. » Les mots m'agressent, peut-être tranchants d'une réalité que j'ai bien trop peur d'entendre. Mes yeux détournent des siens, cherchent ailleurs, un échappatoire. Ils ne trouvent qu'une machine insupportable à fixer avec tristesse.
Niel, encore, partout, dans les moindres recoins de la vie.
Le téléphone est trop loin sinon, je l'appellerais déjà, pour le supplier de venir.
Viens, je t'aime, j'ai besoin d'une heure de plus de vie avec toi.
Soupir.

« De toute manière, c'est pas parce que tu meurs que ça finit, tu comprends ? Tu seras toujours là. Même quand les insectes auront manger ta carcasse. Dans le ciel, dans le moindre geste de Niel, ceux qu'il aimait faire avec toi. Dans le coeur des gens, dans leurs yeux aussi, quand ils observeront des choses que t'aimes. Tu seras toujours là. » C'est ce qu'on dit aux gens qui ont perdu espoir, ça. Pour les faire tomber encore plus bas, pour essayer de les rassurer. Je vais mourir et on finira par m'oublier, c'est tout. Fin non, les plus fous me garderont dans leur cœur pour se faire du mal, en excuse à leur mal être constant. Alors, arrête, Hanna. Cesse de parler, j'ai plus besoin d'être rassuré. « Ils feront des choses pour eux, et pour toi aussi. Ils essayeront de te rendre fier, malgré le fait que tu sois plus là, en corps du moins. Mais tu seras toujours là. Dans les souvenirs, dans les cas de peine aussi, c'est certain. Dans les crises de larmes et les moments difficiles. » Un baiser se perd contre ses cheveux, même si je ne l'écoute plus complètement. J'ai le cœur un peu mort pour assimiler tout ça. Alors, je me contente de lui donner de l'affection même si ça changera rien à tout ça. Même si elle s'en fiche. J'en ai besoin. « Le jour de ta mort, il sera pas des plus jolis, dans les années à venir. Mais tu seras là aussi quand ils seront fiers d'eux, ils auront une pensée pour toi. Quand ils auront peur, quand j'aurais peur, je penserais à toi, et je trouverais peut-être la force d'avancer grâce à toi. Parfois, j'dirais ton nom tout bas, pour te conter quelque chose, juste comme ça, parce que j'aurais le besoin de le faire. Tu seras toujours là, Oze. La première neige, on s'est fiche. Niel, il s'en fiche. » ça me fait sourire de savoir qu'elle serait capable de penser à moi une fois dans le futur. J'y crois pas vraiment mais ça me réchauffe quand même les entrailles. C'est une attention qui suffit à me donner un peu de lumière à l'âme. Éphémère mais bien là, un peu paumé, un peu perdu, rayon de soleil combattant les nuages d'hiver. Elle est forte, Hanna.

« J'ai même plus envie d'être dans les souvenirs des gens, tu vois ? Je veux pas qu'ils en souffrent, ou quelque chose comme ça. Je sais que moi, j'en souffre, quand je pense aux personnes que j'ai perdu. Ça me fout les larmes aux yeux et j'ai envie de revenir en arrière alors que j'suis coincé dans le présent. Je dois pas être le seul à qui ça fait ça, hm ? Enfin, de toute façon, c'est pas comme si j'avais le choix. J'ai plus qu'à attendre. Mais les bras, ils sont baissés et t'as beau gueuler, me claquer, ça y changera rien. » Pause, avant de cracher la triste vérité. Elle va me tuer. « Je veux mourir, un point c'est tout. » Douce caresse, interminable, contre ses cheveux. « De nous deux, t'as l'air d'être la plus contrariée. Tu peux te reposer ici, si tu veux. J'aime pas être seul et ta présence est plus lumineuse que n'importe laquelle. » Mes doigts se posent contre sa joue, plaquent délicatement sa tête contre mon torse glacée. C'est un peu comme une nouvelle demande. Une supplication.
Reste, qui sait, ce sera peut-être la dernière fois.
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Hanna Guivarch
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MessageSujet: Re: des bleus au cœur. (hanna)   des bleus au cœur. (hanna) Icon_minitimeJeu 6 Fév - 14:45

Elle est forte, Hanna. Forte et innocente, oui, à la fois. Elle est de ceux qui croient connaitre, pour avoir vécu une seule fois la chose. De ceux qui pensent à un certain confort, une certaine douceur, dans la douleur. De ceux qui essaient de bien penser et qui pensent aussitôt qu'ils peuvent prêcher la bonne parole, comme ça, simplement. Ça vient de papa certainement, tout ça. Elle a beau crier et parler bien faire, dire qu'elle se crée ses idées elle même, la petite, elle suit les idées de son paternel, ses paroles éternelles. Elle a Dieu quelque part, là, dans son coeur et ses gestes, même si elle dit ne pas y croire, ne pas suivre ses mots et ses pensées profondes. Hanna, elle croit, simplement. Elle croit un peu trop fort, avec un peu trop de coeur, certainement. Entre ses doigts trop fragile, elle capture la minime lueur qui se trouve dans les parages, et elle la rapproche de ses traits d'une puissance, pour ne voir que cela, pour ne croire qu'à cela. Elle baigne son coeur au travers de la lueur de l'espoir comme papa fait, avec Dieu et ses jolies paroles. Elle aime croire de tout son coeur, penser au bon côté des choses, et non au mauvais. Elle aime croire, là, pour eux et pour nous, pour tout ceux qui sont là et qui ne peuvent pas. Elle aime croire, oui, si fort, tellement fort, qu'importe si la pensée peut paraître tout particulièrement folle. Elle n'en a rien à faire, au fond, tant qu'une personne y croit, le premier pas est fait, le reste arrivera, simplement, comme ça.

Hanna la croyante, la voilà.

Hanna, elle aimerait semer ses pensées et ses espoirs dans la tête d'Oze, pour faire fleurir un sourire, là, sur ses lèvres. Elle aimerait pouvoir lui faire comprendre avec ses mots en s'accrochant ainsi à lui, fort, fort pour qu'il ne la quitte pas maintenant. Elle pourrait pleurer, oui, des heures durant face à la vie, pour qu'il reste un peu plus longtemps, pour que la mort s'éloigne, simplement. Mais elle sait, au fond, que l'acte, la pensée est égoïste. Elle le sent au travers de son corps et l'entend au travers des mots de papa, ses vieux mots, oui, du temps où maman était malade, avant qu'elle ne meurt. Elle essaie de se le répéter et de ne pas agripper les mourant trop forts, elle essaie de les laisser partir, tout simplement, mais le coeur a mal. Il n'y aura plus personne. Il n'y aura que Marcus, une fois papa ailleurs, une fois Oze envolé. Il n'y aura qu'une toute petite fille aux cheveux longs qui ne peut plus courir après le temps, pour passer plus de temps avec les gens qui peuplent son coeur. Qu'une petite fille au coeur hanté par les visages du passé. Elle ne pourra que les dessiner, pour les voir encore. Que les rêver.

Elle ne pourra que croire, Hanna, qu'ils vont bien, où qu'ils peuvent bien être, qu'importe où cela peut être.
Hanna, elle ne bouge pas. C'est un petit oiseau bien caché au creux de son nid qui ne souhaite pas jouer, qui ne souhaite pas la voir, cette réalité. Elle reste là donc, sans mouvement, incapable de faire quoique ce soit. Le petit oiseau ne souhaite pas voir le ciel. Il veut rester là, au feu, au travers des autres plumes. Il sait qu'en sautant pour s'envoler, Oze ne pourra pas suivre.

Hanna pince ses lèvres, doucement. Elle retient un sanglot lourd qui reste pris au travers de sa gorge. Elle revient une envie puissance de pleurer et d'hurler, de s'indigner de son plus fort, avec toute la puissance de sa voix, mais elle n'y parvient pas. Elle essaie, la petite, de trouver une quelconque force pour sourire et sortir de là. D'avoir l'air un peu jolie, en sortant de sa cachette, pour qu'Oze ait droit à quelque chose de beau, oui. Elle essaie fort, si fort. « J'ai même plus envie d'être dans les souvenirs des gens, tu vois ? Je veux pas qu'ils en souffrent, ou quelque chose comme ça. Je sais que moi, j'en souffre, quand je pense aux personnes que j'ai perdu. Ça me fout les larmes aux yeux et j'ai envie de revenir en arrière alors que j'suis coincé dans le présent. Je dois pas être le seul à qui ça fait ça, hm ? Enfin, de toute façon, c'est pas comme si j'avais le choix. J'ai plus qu'à attendre. Mais les bras, ils sont baissés et t'as beau gueuler, me claquer, ça y changera rien. »  Elle a envie de secouer la tête, Hanna, de pleurer les larmes qui se cachent dans ses yeux et de dire non, non, si fort, si fort, oui. Elle a envie de pleurer comme une petite fille, face à tout ce que la vie peut bien lui faire, brusquement. Elle se sent idiote, aussi, d'être ainsi, d'être comme ça, alors qu' au fond, elle sera en vie et lui, non. « Je veux mourir, un point c'est tout. » Le sanglot reste pris au creux de la gorge ; il est trop lourd, trop palpable pour qu'elle puisse le laisser sortir. Hanna, elle essaie de rester forte. Elle se sent toute tremblante face à ses mots, face à ses doigts, là, contre ses cheveux, mais elle ne dit rien. Elle n'a rien à dire. « De nous deux, t'as l'air d'être la plus contrariée. Tu peux te reposer ici, si tu veux. J'aime pas être seul et ta présence est plus lumineuse que n'importe laquelle. » Lumineuse. Le rire se perd au travers de sanglots et Hanna se laisse faire, lorsqu'il presse son corps contre le sien pour qu'elle se pose là, contre lui, sur lui, pour dormir. Il y a un soupir tremblant qui quitte ses lèvres et son corps qui cesse de trembler, quand elle se pose enfin sur lui, poids léger, petite plume.

Le silence, un moment. Elle reste là, Hanna, sans le moindre mouvement. Elle écoute les battements un peu épuisés du coeur, les lèvres pincées, les sourcils un peu froncés. Peut-être que, quelque part, elle lui souffle de petits mots pour qu'il s'accroche un peu, toujours plus, et qu'il soit assez fort pour rester en fin. « Je veux pas » Murmure étranglé. Hanna, elle n'as pas pleuré beaucoup, depuis qu'elle se trouve à Douvres. Elle n'a pas pleuré pour Oze, ou pour papa. Hanna, elle le fait là. « Y'aura plus personne, ensuite. Juste... juste moi. Papa part, aussi. Tu pars. Y'aura plus personne. » Plus personne. Elle sera seule, la petite. Triste et étrangement seule. Plus de familles, plus rien. Elle n'aura plus personne, pour bercer son coeur, pour vivre simplement avec elle. Certes, Marcus est là, mais il n'y a pas grand chose, entre eux. Elle a souvent cette impression de le déranger, même si elle essaie de ne pas y penser. « J'ai pas envie d'être seule, Oze. » Le sanglot part, brusquement. La petite enfuit son visage dans son habit de malade, cache sa faiblesse et pleure, simplement.
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MessageSujet: Re: des bleus au cœur. (hanna)   des bleus au cœur. (hanna) Icon_minitimeSam 1 Mar - 16:41

Les larmes vont venir. Je peux les voir au fond de ses yeux même si elle emploie toute la force nécessaire pour les retenir. On ne peut pas se battre éternellement contre une telle chose. Elle sont plus fortes que tout, je le sais. Je les connais. Les siennes sont peut-être un peu différentes mais elles puisent leur source au même endroit, à même le cœur. Quelque chose ne tourne pas rond, je le sens venir. J'ai envie de fermer les yeux pour ne pas y faire face. Hanna est une lumière, l'obscurité ne peut pas avoir raison d'elle. Elle glisse sur ses rayons. C'est une reine, la reine du bonheur et de l'optimisme. Elle n'a pas de couronnes parce que ses cheveux trop longs l'ont étouffé. Je le sais parce que j'ai rêvé d'elle l'autre fois. Son sourire est venu hanter mon sommeil et ce fut l'une de mes plus belles nuits. Hanna ne peut donc pas pleurer. Elle n'a pas le droit, sinon, cela remettrait tout en question.
Si la plus grande beauté se casse le gueule, on fait quoi du reste alors ?
Ça devient pas fragile mais complètement détruit.
Le monde est impitoyable, c'est comme ça.
Ce doit pour ça que l'on y vient, toujours plus nombreux. Que des femmes accouchent chaque jour. La douleur est une addiction comme une autre. On ne peut juste pas la soigner.

Son corps tremble contre le mien et j'ai l'impression de devenir un mur de béton. J'ai la sensation d'être fort, pour une fois. Mais putain, je préférerais largement être une loque. Personne n'a le droit de toucher à Hanna. Personne, même si je la connais à peine. Il a fallu d'un rien de temps pour qu'un lien plus grand que n'importe lequel ne vienne à me lier à elle. J'attends si souvent qu'elle ouvre la porte de ses doigts fins pour sautiller dans ma chambre pâle. Je me perds dans ses yeux et je comprends ce qu'est la vie, réellement. Je parviens à voir une autre facette de celle-ci. Une magnifique, que je n'ai jamais vraiment touché : bonheur et liberté. Grâce à Hanna, je parviens à la découvrir, cette fichue facette. Aujourd'hui, elle semble juste un peu morte sous le tas de sentiments qu'elle peut ressentir. Colère et tristesse, mauvais cocktail. Je la serre un peu plus contre moi, dans l'espoir de faire disparaître les tremblements. Je cherche sa force pour la secouer et la faire revenir à la raison. 'Abandonne pas Hanna, sinon je te refais le portrait.' Mais elle doit bien se marrer, la force, face à mes muscles inexistants.
Elle rit tellement que les yeux de la petite en deviennent humides. C'est insupportable. Je ne veux pas la laisser dans cet état. Jamais. Ce serait la laisser tomber. Je vais peut-être mourir mais je serais là pour les autres, jusqu'à mon dernier souffle.

« Je veux pas » Les choses, elles se passent souvent comme ça, sans notre accord. Le destin se fiche de nos sentiments, il agit et ne cherche pas à préserver qui que ce soit. Ça nous fait hurler, souvent, et pleurer, comme aujourd'hui, mais qu'importe, au fond. L'une de mes mains se perd dans ses longs cheveux. J'essaie de trouver les mots mais étrangement, ils semblent s'être perdus dans la claque. « Y'aura plus personne, ensuite. Juste... juste moi. Papa part, aussi. Tu pars. Y'aura plus personne. » Je me pince la lèvre, face à ses paroles. La solitude, c'est la pire de toute. La plus grosse crasse de ce monde. C'est elle qui nous détruit et nous mène au suicide. Elle abuse de notre faiblesse pour ne plus jamais nous lâcher. Mais Hanna, encore une fois, elle n'est pas comme nous. C'est une force de la nature. Une enragée. La dernière feuille qui tombe de l'arbre. Elle résiste à tout, même au vent. Même à la vie. « J'ai pas envie d'être seule, Oze. » Le sanglot me décroche un sursaut. Je ne le pensais pas si puissant venant d'elle. Mes lèvres tremblent et se posent contre ses cheveux. Je continue de les caresser, d'ailleurs, d'un geste délicat et régulier, en faisant attention à ne pas les emmêler. « Oh Hanna. » Mon autre bras l'encercle, fermement. Ma voix est basse, impuissante. C'est difficile de la voir comme ça. « J'ai arrêté de pleurer et tu veux que je recommence, c'est ça ? » J'ai l'air ridicule avec ma question mais ça me laisse un peu de temps avant de lui répondre, doucement. D'essayer de la rassurer même si cela risque de ne pas marcher.

Je prends une longue inspiration.
Je saute.

« Je te le répète, Hanna, tu es une lumière. Et les lumières, on ne les abandonne jamais. Même si ton papa et moi nous partons, tu finiras par rencontrer d'autres personnes, toutes aussi magiques. Elles mettront du coton sur tes blessures, pour les effacer. Regarde-toi, tu es si belle, même lorsque que tu pleures. Tes larmes, ce ne sont pas des larmes, ce sont des diamants, j'en suis persuadé. » Je ris tout seul de ma bêtise mais qu'importe, je continue, parce que j'aime lui parler de cette façon. J'aime lui prouver ce qu'elle peut représenter pour ce monde. « Dis-toi qu'une fois là-haut nous irons mieux. Ça peut aider, parfois mais c'est normal d'avoir peur … c'est normal. Je vais pas te mentir, tu risques même d'en souffrir. Tout ne peut pas être rose mais cela veut aussi dire que tout ne peut pas être gris, tu vois ? » Je penche la tête, pour essayer d'apercevoir ses yeux mais elle est bien cachée. Alors, doucement, mes doigts récupèrent quelques unes de ses larmes. « Laisse-toi aller, ça te fera du bien de pleurer. Tu te sentiras mieux après. Il n'y a pas de honte à avoir puis honnêtement, mon pyjama manquait d'âme. Tes larmes seront parfaites pour lui donner de la beauté. » Faudrait que l'on me coupe la langue, un jour. Que j'arrête de balancer tant de conneries à la minute mais c'est plus fort que moi.
Je n'aime pas voir les gens pleurer.
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