A peine eu le temps de boire un peu de son alcool que Paul revient. Cela n'est pas pour lui déplaire. Le sentir tout contre elle ne l'a jamais dérangé non plus, à croire que ça en devient presque trop un besoin. Arlène doit-elle se poser des questions ? C'est risible et elle n'y pense même pas. C'est naturel, cela n'a rien de faux, pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? N'allons pas chercher les problèmes qui n'existent pas ? Ne pas en créer, c'est la clef du succès. Paul sourit et ça fait plaisir à Arlène. Cela l'invite à faire de même, à venir jouer avec ses mains sur la peau qu'elle touche. Celle de sa nuque ou de ses bras. C'est avec tendresse que les lèvres de Paul viennent déposer un baiser dans son cou. Arlène ferme les yeux et resserre ses doigts autour de son poignet. « Faut voir... » répond t-elle avec malice. Elle se retourne pour être entièrement face à lui et tandis qu'ils demeurent sur le perron, Arlène s'installe en califourchon sur Paul, glisse ses doigts dans sa tignasse brune et se colle davantage à son torse. « Une petite ballade, pourquoi pas ? » Et elle attend une simple approbation avant de l'entraîner par la main.

« Marie-Jeanne … Et sans surnom. Pratique ça. Va pour Marie-Jeanne alors. » Elle se demande rapidement s'il ne serais pas en train d'essayer de faire un peu d'ironie avec elle. Elle ajouterais presque en mise en gare qu'il ferait mieux de ne pas essayer, mais bon, ce serait dommage que son mauvais caractère tue dans l'oeuf une si belle entente. Quoiqu'elle s'en fout, mais elle n'a le temps d'ajouter quoi que ce soit et alors que le joint revient entre ses doigts, l'attention de Roméo est porté vers celle qui fait la gueule. « Souris un peu toi ! » Marie-Jeanne se remet à ronchonner dans sa tête parce qu'elle s'emmerde un peu, puis parce qu'Edwin est là, trop près. « MJ. » entend t-elle, elle frissonne comme si c'était un fantôme qui s'adresse à elle. Ce n'est qu'Edwin qui n'a pas résisté à l'envie de la toucher. Elle s'en veut d'avoir frissonner, le pense très fort. Puis jette son regard dans ses yeux, qu'il comprenne. Elle ne voulait plus qu'il la touche, même du bout des doigts. " Quoi ? " demande t-elle, l'air peu aimable, voir pas du tout. « bon, il est où, ce joint ? » La voix de Grincheux finit par rompre le moment, elle détourne le regard. Observe la Lazarre et lui file le joint après avoir tiré un peu. Finalement, le temps qu'elle jette un nouveau coup d'oeil à Edwin, il est plus là, il est avec le crétin. Elle soupire, s'ennuie. Pourquoi essaie t-elle encore de se sociabiliser avec des idiots. Elle se lève et annonce. " Je me casse. " Avant de disparaître dans la foule.

Felipe grogne, en même temps qu'il tire la gueule. C'est Felipe. Ces signes de joie font rarement plus de trente secondes. Un peu comme si faire plus était capable de le tuer. Alors, comme un con, je me contente de ces trente secondes pour les rares fois où je ne les rate pas. L'insulte parvient jusqu'à mes tympans et je hausse les épaules. Heureusement, ce soir, le sourire d'Elsie est là pour compenser les grimaces du gamin. Mes doigts quittent sa nuque, se perdent dans le vide. C'est peut-être trop de contact pour lui en public. J'en sais rien et je n'peux pas lui demander. De toute façon, qu'importe puisque je peux m'en passer. Mon regard se pose sur lui, à la réplique de la jolie. Mes sourcils se froncent, comme pour l'obliger à arrêter son cinéma, se détendre un peu même si Paul traîne dans sa tête. « écoute là, oui. T'as déjà la tête d'un dur à cuire avec ce que tu viens de te prendre. Pas la peine de tirer la gueule, en plus de ça. » Un soupir quitte mes lèvres à ses paroles tandis que l'une de mes mains se perd dans son dos pour l'inciter à venir avec nous. Je lui souris, aussi, au passage, comme pour lui montrer que mes mots n'avaient pas pour but de l'attaquer. Juste de quoi le ramener à nous. L'aider, aussi, même si j'en suis parfaitement incapable. D'ailleurs, peu de mots quittent ma bouche. J'ai perdu l'habitude des fêtes, des jeunes, de tout ça. Enfermé dans ma routine de soldat, j'en ai oublié de vivre. Je me contente donc d'attraper un verre, un peu au hasard et le lever légèrement avant de le porter à mes lèvres sèches.
A nous, donc.

Elle est marrante ta Dali. A être aussi crispée juste parce que tu la prends dans tes bras. Elle tourne la tête vers toi, avec son regard de tueuse. Mais tu l’as vois rougir. Ouais, tu vois ses petites joues roses tout près de toi. Alors tu souris, lâchant même un petit rire quand elle t’enfonce son coude dans les cotes « petite peste ! » Mais tu ne la laisses pas partir. Tu sers même presque un peu plus fort, posant un instant ton front sur son dos. Tu souris un peu, fermant les yeux pour te contenter juste quelques secondes de les écouter. Tous. C’est fou comme tu peux mépriser cette jeunesse à la con tout en étant le parfait stéréotype. Le parfait modèle de ce que tu détestes. Pitoyable. Tu redresses un peu la tête pour voir Marie-Jeanne tendre le joint à Dali. Elle est jolie Marie-Jeanne. Avec son prénom à la con. Y’a sa petite moue boudeuse et ses cheveux tout blonds qui se balancent au gré du vent. Elle est jolie. Alors quand elle annonce « Je me casse. » en se levant, tu ronchonnes un peu contre le teeshirt de Dali. Mais tu te lèves pas. Tu la regardes s’éloigner avant de te concentrer de nouveau sur Dali. Tu la regardes fumer. Tu lâches un petit rire un peu niais. « … à moiii » Tu lèves la main pour quémander le joint, effleurant un instant les petits seins de la demoiselle qui rêvait d’être un garçon. Tu fais même pas attention toi. Tu dis pas pardon, parce que c’est rien. T’as même pas réalisé vrai dire.

Et là, il se retrouve au milieu d'un truc qu'il ne pige même pas. Tout est trop calme. Il a le sentiment que tout le monde fait la gueule, s'il avait su il se serait mis une murge avant de quitter Paul et de venir. Trop tard. Tout ce qu'il fait c'est observer les autres, peut-être se pisser un peu dessus face à la petite Maugrey. Trop dangereuse. Même il se risquerait à fumer sa dope, de peur qu'une saleté soit foutue de dedans. Il hésite à le dire, qu'il s'emmerde. Mais ne le fais pas, du moins il n'y pense pas avant que Dali ne se barre dans les bras d'Aristée. Outre le " what the fuck " qui lui passe dans la tête, il réalise qu'il est encore à deux doigts de tenir la chandelle. Merde. Puis, comme un messie, Earl arrive. Earl avec sa tête de cadavre, son air patibulaire et son grand corps raide comme si chaque pas était une torture. Earl arrive. Lui offre une porte de sortie. « mon jeu, Marcus. » Il est un peu pris au dépourvu mais ne dit rien. " Ouais, tu le veux maintenant ? je peux te l'apporter demain à la première heure. " répond t-il, mais finalement face à la mine d'Edwin, Marcus reprend. " Ok, je vais te le chercher. " Puis il reprend la route de la maison, en disant derrière lui. " Je reviens. "

Il sourit, Edwin. Un peu, pas assez, quelque chose de moche, là, sur ses lèvres. On dirait un dément, un monstre qui essaie d'apprendre la normalité, mais qui ne fait qu'échouer. Pourtant, il sourit, un peu, juste assez, Edwin, sous son capuchon rouge. Il tend le cou, lève le menton, un peu, pour voir les traits des gens, certainement. Il observe Marcus, au milieu de la foule de con, et attend. « Ouais, tu le veux maintenant ? je peux te l'apporter demain à la première heure. » Edwin pince ses lèvres, grimace fortement. Il grogne, presque, en même temps. Un bruit qui vient de la mort. Non. Il veut son jeu. Il a envie de buter des putes, ce soir, et de tuer des cons. Il veut son jeu.  « Ok, je vais te le chercher. Je reviens. » Il sourit, cette dois, Edwin. Content d'avoir son jeu, enfin. Mais il grimace de nouveau, rapidement. Marie-Jeanne s'en va. C'est moins amusant, un peu, du coup. Le capuchon tombe de sa tête, son visage s'éclaire, un peu. Voyez donc l'humain, le mort, le macchabée dévoilé. Il lance un regard à Marcus, qui disparaît dans le noir, d'un côté, et puis à Marie-Jeanne, de l'autre. Il entend un rire agaçant, à côté. Non, il ne peut pas rester. Pas rester là, au milieu d'attardé. « MJ. » Il murmure, bas, oublie le jeu vidéo, et la suit, tout bonnement. Comme l'ombre de la Mort.  

Il observe ailleurs, Felipe. Les nuages trop foncés, les étoiles, un peu, qui sont là à briller. Il essaie de se calmer. Au fond, il sent toujours le noeud, dans ses tripes, à cause du coup donné. Des paroles hurlées. Au fond, il a envie de chialer, comme la tapette qu'il est, à cause de tout ce qui est arrivé. Il sait que ça va arriver; surement quand il va rentrer, quand il y aura plus personne, pour regarder. Peut-être dans les bras de Louve, qui sait, ou de Ilir, qui voudra plus le quitter. « Fais pas la tête Fel, pas maintenant ! » Il sourit, un peu mollement. Il aimerait bien, oui, ne plus faire cette tête. Il en a marre, aussi, d'être comme ça. Ça ne fait que quelques minutes, une heure, peut-être, et pourtant, c'est toujours là, coincé. Incapable de s'en aller. « je sais, je sais. » Il soupire, passe une main dans ses cheveux. Il tente un sourire, mais il fait sombre, il est trop petit, et personne ne le voit. « Bon, on boit un verre pour fêter ça ? » Il sourit un peu plus, légèrement encore. Boire pour fêter. Fêter quoi ? Qu'il s'est fait mettre une droite ? Que son meilleur pote, sa foutue moitié, elle est même plus capable de l'observer ? Felipe penche la tête, la secoue, pour chasser ses pensées. Il est là, à voir du noir partout, au lieu de s'amuser. Ils doivent pas apprécier. Y'a des apparences, encore, à maintenir. Le côté fort, le mec qui en a rien à cirer. C'est bien le seul masque qui doit encore lui rester. Il est plus l'hétéro fort, mais il peut bien être le pd fort, non ? « écoute là, oui. T'as déjà la tête d'un dur à cuire avec ce que tu viens de te prendre. Pas la peine de tirer la gueule, en plus de ça. » Il lève les yeux vers lui, ou tourne juste la tête, en fait, pour l'observer. C'est con, quand même, comme il le connait bien. Trop bien, même, peut-être. Les doigts d'Ilir se glissent dans son dos, pour l’entraîner dans la foule. Avec ceux qui sont encore là, à rigoler. Felipe tend les doigts, dans son dos, pour caresser sa peau, un court instant, avec un sourire en coin. Un petit merci, peut-être, au travers du toucher. Et puis, il les retire rapidement, prend un verre, là, qui traîne, sourit à une belle, qu'il connait depuis des années. Il prend une gorgée, se brûle la gorge, dans la foulée, et puis colle ses lèvres, un moment, à l'oreille d'Ilir. « j't'aime, connard. » Il s'éloigne, un peu, pour l'observer, le regard dur, surement, et puis sourit, un peu, avant de boire encore. Pour oublier un peu, là, la douleur qui veut pas s'en aller.

T'as les lèvres collées contre le joint, la fumée qui prend place, là, dans tes poumons, dans ton être, dans ta tête. Tes muscles se détentent, un peu, et mine de rien, tu peux pas nier ; elle est bonne, sa came. Elle est bonne, oui, plus qu'il le faut, même. Alors, tu souris un peu, Dali. Malgré les bras d'Aristée, autour de toi, les gens qui tirent la gueule, Edwin l'étrange, qui se pointe, Marie-Jeanne blondasse, qui s'en va. Tu souris un peu, doucement, parce que t'es calme, maintenant. Là voilà, l'état que tu voulais, depuis le début de la soirée. Un peu de calme, dans ta tête, tout bonnement. Pas de pensées trop conne, vers Lou, qui s'est cassée. Ça fait un bon mois, déjà, que tout ça, c'est passé. « … à moiii » Tu fronce des sourcils, prête à grogner, à mordre même, mais il tend déjà la main. Tu baisse les yeux et tu grimace, malgré le bandage, parce qu'il tombe là. Il ne doit rien sentir, à cause du bandage, et toi non plus, d'ailleurs, mais ça tord un truc, en toi. « ouais ouais » Tu lui tensd, mollement, l'esprit un peu ailleurs, subitement. Et puis t'observe les gens. La fête, un peu plus loin ; les adolescents qui dansent et qui chantent. Les insouciants. Tu vois même Sabouraud et son copain, là, au milieu de la fête. Tu souris un peu ; au moins, ça va mieux. T'en as rien à foutre, d'eux, mais voilà. « on fait un feu. » Ça te vient comme ça, comme idée. Tu tournes tes yeux vers les gens, autour de toi. Tu claques tes mains sur les cuisses d'Aristée, heureuse de ton idée. « putain, on va faire un feu trop extra. Avec de l'essence, ça va faire des couleurs de malade. » Et puis tu te lève, tanguant un peu, surement, en cherchant Marcus, des yeux. Il est loin, mais pas assez. « MARCUS ! » Il se retourne, vivement, tu secoue la main, pour qu'il vienne. Tu veux faire un putain de feu, oui, au milieu du champ, certainement. Mais bon ; vous savez comment faire, depuis le temps.

Elle se barre. Comme ça. Sans regarder derrière, des fois que. D'un côté, elle n'est pas non plus du genre à penser qu'on la regardera partir. Elle est comme ça, là, puis plus là. Puis surtout, elle se faisait suffisament chier pour se casser sans regretter voilà tout. Le bruit de la fête se fait de plus en plus bas, jusqu'à disparaître, presque. La propriété des Lazarre est bien grande. Elle s'en rend compte. Elle se trouve un peu bête aussi, de pas avoir prévu un truc avec de la lumière, maintenant c'est sombre et elle pêche un peu pour voir. Elle y va à l'instinct. Les mains dans les poches, après tout, qu'est ce qui pourrait lui faire peur le soir d'halloween ? Une minute ou deux passe, puis elle s'arrête. Il y'a des pas là, pas loin d'elle. Ca suffit à accaparer sa curiosité et dès que la silhouette apparaît bien distinctement, elle va à sa rencontre, un peu revêche. « Arrête ! Pourquoi t'es derrière moi ? T'aurais dû rester là bas, tu fais chier. » lui adresse t-elle en grimaçant un peu, juste un peu pour cacher ce petit sourire là. Celui qui l'embarasse quand il est trop près.

Et Marcus prend à nouveau la direction de chez lui en marmonnant qu'Edwin fait chier. Edwin, il aurait pu appelé ou venir plus tôt pour prendre son jeu. Mais nan, il a choisi là là, quand Marcus peut-être à profiter de la soirée. Parce que y'en a qui ont un coup dans le nez, mais lui que dalle. Alors il grogne dans sa barbe, peste contre Edwin mais finalement il y' va, chez lui. « MARCUS ! » Et il se retourne, à mi-chemin. Il perçoit la voix de Dal sans trop capter ce qu'elle cherche à dire. Il remarque juste de loin que parmi les autres, y'a plus d'Edwin. Qu'il s'est barré. Alors Marcus revient à la fête en râlant encore plus pour s'être déplacé pour rien. Quand il revient, rien n'a bougé. Juste la soeur flippante de Madeleine est partie. Pas plus mal. Et les deux à s'être passé le joint - qu'il n'a même pas pu tester à cause de la demande intempestive d'Edwin - sont déjà à bien des années lumières. Marcus devine ce qui va se passer, à la tête de Dali. « Tu veux qu'on fasse un feu c'est ça ? Est ce que tu as au moins pensé à la guimauve ? hein ? » Parce qu'il refera pas demi-tour, nan mais.

Il marche, Edwin. Ses pas sont un écho macabre, le long des champs, au creux des herbes mortes, sèches, abandonnées par la vie, et il sourit. Il sourit, le mort, à observer le dos de Marie-Jeanne qui fait ombre, qui fait fantôme, devant lui. Il voit la noirceur qui se crée et qui grandit, là, tout autour d'eux, et son sourire ne cesse de grandir. Parce qu'il est bien, là, dans le calme ; au travers de l'écho de leurs pas cassés, loin des rires, il est bien. Et ses pas accélèrent, un peu comme les battements de son coeur. Il est fou, oui, Edwin, de voir Marie-Jeanne tout près de lui ; il ne la voit pas souvent, il ne sort pas souvent, non plus. Il sourit, il rit presque, Edwin, lorsque MJ cesse de marcher, se tourne vers lui. « Arrête ! Pourquoi t'es derrière moi ? T'aurais dû rester là bas, tu fais chier. » Il sourit, un peu plus. Et cette fois, il fouille dans ses poches, cherche sa lampe torche, et puis illumine ses traits, à la toute belle. Il l'aveugle un instant, comme elle l'aveugle toujours. « t'es jolie, ce soir. beaucoup plus que toutes ces putes » Il baisse la lumière, un peu, illumine ses propres traits d'une lueur macabre, avant de s'avancer jusqu'à elle. De quelques pas, comme un animal, là, qui juge sa proie. Elle est belle, MJ. Belle et vivante, oui. « pourquoi tu perds ton temps avec ces rats ? » Qu'il souffle, là, tout bas. Il s'avance encore, caresse ses cheveux. Ses jolis cheveux. « tu trembles » Il murmure, là, bête enragée, bête amoureuse, contre son oreille, tapis dans son dos, contre sa peau.

Le bruit est déjà loin. La lumière aussi. Elle est incapable de distinguer les traits d'Edwin dans le noir, pourtant il est bien là, à fouiller dans ses poches. Elle entends et se demande ce qu'il peut bien foutre. C'est une lampe. Il l'aveugle. Elle déteste ça. Elle grimace. Serre les dents. Se retient de lui répéter qu'il fait chier alors qu'il n'a même pas pris la peine encore de lui répondre. Ça valait bien le coup de gaspiller un peu d'salive. Elle n'aurait pas du s'arrêter. Elle se le répète, pourtant, elle n'a pas envie de partir non plus. Et oui, ça la fait chier. « t'es jolie, ce soir. beaucoup plus que toutes ces putes » Enfin, il dégage la lumière de sa vue, c'est pas pour autant qu'elle arrête de faire la gueule mais au moins, elle ne regarde pas ailleurs, elle le fixe lui. « merci, mais je m'en fou de ton avis. t'as pas répondu à ma question. » aboie t-elle avant de se mettre à croiser les bras. Ils pourraient en avoir pour un moment. « pourquoi tu perds ton temps avec ces rats ? » Puis il s'approche trop, elle n'aime pas ça. Avant oui. Maintenant, non. C'est trop proche alors que rien n'est plus comme avant et que malheureusement, Marie ne connait pas la nostalgie. « semblerait que j'aime bien perdre mon temps. c'est devenue ma grande passion depuis que je te connais. » répond t-elle dans un sourire railleur. C'est en elle que ça bouillonne. Elle se sent obligée d'être sur la défensive quand il est là. Pourquoi ? Pour qu'il en sache le moins. Pourquoi ? Parce que. Parce que c'est mieux comme ça dans un sens. Puis il s'approche encore. Il devrait pas. Pourtant, elle va pas se mettre non plus à courir à cause de lui. Jamais. Cela, même si elle se sent vulnérable, à sentir son toucher là, comme ça. Ses doigts sur elle. Elle frissonne. Fait encore la tronche. Reste silencieuse. « tu trembles » Le froid ? Ouais, on va dire que c'est ça. On va pas le laisser penser qu'il lui fait cet effet. Résultat, elle s'avance d'un pas. Pour rompre le contact. Pour arrêter les frissons. « ouais. ça s'appelle avoir froid. mais c'est pas grave, je peux rester là à choper la mort s'tu veux. »

Tu souris doucement, peut-être un peu trop peut-être, ce qui éveille tes traits féminins, mais qu'importe. Marcus revient ; le feu sera fait. Un feu haut et grand, comme à chaque année. « Tu veux qu'on fasse un feu c'est ça ? Est ce que tu as au moins pensé à la guimauve ? hein ? »  Tu lève les yeux au ciel, passe tes doigts dans tes cheveux, en observant autour. « commence le feu, avec Aristée. » Tu pointe le blond, lui laisse pas le choix, au fond, d'aider ton frère. « placez l'bois, j'vais chercher le bidon d'essence et puis les trucs à bouffer. okay ? » Tu lui laisses pas le choix ; en fait, tu souris toujours, et puis tu passe même tes doigts dans ses cheveux. Tu souris, oui, et puis tu t'éloignes vers la maison, c'est ton tour, maintenant, pour aller chercher la nourriture et tout ce qu'il faut.

Elle est belle, Marie-Jeanne. Là, avec ses répliques trop franches, avec une indifférence qui ne lui semble pas réelle. Edwin, il sourit, un peu comme ça, de revers surement. Il ne fait pas de jolis sourires, Edwin. Il en a rien à faire, au fond de lui, d'être beau aux yeux des autres. Il fronce un peu des sourcils, grogne surement, légèrement, quand elle fait un pas, pour s'éloigner de lui. Edwin la dévisage en silence, presque blessé, certainement, même, mais plus en colère qu'autre chose. « ouais. ça s'appelle avoir froid. mais c'est pas grave, je peux rester là à choper la mort s'tu veux. » Il sourit un peu, de nouveau, sous le sous entendu. Sa mort, elle aurait été si jolie, près de la sienne. Mais MJ, elle n'a pas voulu, alors Edwin, il attend sagement. Ensemble dans la vie, et puis dans la mort aussi. Il attend sa douce moitié, pour passer le bas et voyager dans l'autre monde. « pas ce soir ; les morts sont avec nous. » Il prend sa lampe torche entre ses lèvres, entre ses dents, une petite seconde, tout au moins, avant de dézipper sa veste, là, doucement, et puis de la retirer. Il s'en fiche, qu'elle ne veut pas, Marie-Jeanne. Edwin s'approche d'elle, comme une bête, un peu brusque peut-être, et puis lui met la veste. Le froid mord ses bras, mais qu'importe. « elle est doublée. » Edwin secoue la tête, un peu, pour replacer ses cheveux, les dégager de ses yeux. On voit bien, là, sans sa veste, ses épaules un peu courbés, ses cernes trop appuyés, sous ses yeux bleus, et vif.

Il a deviné juste, ça se remarque à son sourire. C'est l'heure de faire un grand feu au beau milieu du champs, comme chaque année. Le feu qui annonce la fin de la soirée et même qu'après, quand il n'y aura plus qu'eux ils pourront picoler comme des fou et danser tout autour. C'est peut-être la meilleure partie de la soirée qui commence là. « commence le feu, avec Aristée. » Il est prêt à obéir, aussi bien dressé qu'un soldat. Il en fait le geste et salue Dali avant de s'approcher d'Aristée quand elle continue de donner les ordres. « placez l'bois, j'vais chercher le bidon d'essence et puis les trucs à bouffer. okay ? » « Oui mon capitaine. » répond t-il avant de rire. Puis il la regarde partir avec le sourire, se demandant au final si c'est une bonne idée parce que vu l'image, elle a trop fumé et elle risquerait d'se perdre. Heureusement que c'est chez eux. « Allez Ari, tu t'magnes ? On attaque l'autel pour le retour du chef sinon, ça va chier des bulles. » Il rit de plus belle en prenant le bois qui traîne là, exprès pour le feu.

Elle reste là, devant lui à grelotter de froid cette fois. Les yeux bien levés vers lui et les sourcils froncés, prête à faire un pas en arrière s'il le faut encore.  « pas ce soir ; les morts sont avec nous. » Elle soupire. Il est quand même pas là pour lui raconter quelques histoires de fantômes ? Bien sûr que non. Heureusement. Marie-Jeanne, elle comprend un peu ce qu'il dit Edwin, elle arrive à deviner, presque, ce qui trotte dans sa tête. Alors elle réponds.  « ah ouais ? et t'as pas peur que certains viennent te hanter. tu le mériterais pourtant.  » A nouveau, ce petit sourire. Peut-être pour le toucher, le faire culpabiliser là. Elle a envie d'être méchante Marie, mais c'est pas facile là, présentement. Parce qu'il est presque gentil. Il l'aide pas, quand il fond sur elle avec sa veste. Il l'aide pas du tout en la couvrant. A ce moment, Marie-Jeanne, elle a un geste de recul pour qu'il ne s'approche pas. Peine perdue. Il ne faut pas deux secondes pour qu'elle soit couverte par la veste d'Edwin, celle qui respire sa chaleur et son odeur. Il fait chier. « elle est doublée. » Il fait chier putain. Et elle qui bouge pas là. Elle dit rien. Elle observe sa mine cadavérique. Il fait peur. Presque pitié à avoir l'air si mort. « tu devrais peut-être la reprendre. tu fais tellement peur à voir. puis si tu claques à cause d'un coup d'vent, ça va me faire chier de devoir planquer ton corps. reprend la » dit elle en enlevant le vêtement. Ça la fait surtout chier qu'il puisse penser lui avoir rendu service.

Et voilà qu’elle se lève. T’étais bien toi. Là, contre elle. Alors tu fais un peu la moue. Mais t’aimes bien l’idée du feu, alors tu ne parlementes pas plus que ça. Tu te contentes de la regarder faire. La regarder s’agiter comme une petite hystérique. Elle est marrante. Alors quand elle ordonne à son frère de commencer le feu avec toi, tu te contentes de grogner un peu. La flemme de te lever. Tu finis le joins en la regardant s’éloigner. Et tu souris un peu. « Allez Ari, tu t'magnes ? On attaque l'autel pour le retour du chef sinon, ça va chier des bulles. » Tu rigoles comme un con. C’est tellement elle ça. Alors tu te lèves, jetant ta cigarette écrasée dans la petite boite que tu gardes toujours sur toi. Puis tu avances vers le frérot. Il est marrant le Marcus. Un peu étrange. Pas comme les autres. Tu l’aurais probablement ignoré avant. Mais aujourd’hui, tu penses différemment. T’essaies plus de faire semblant. Enfin si. Mais plus autant.
Un léger sourire aux lèvres, tu l’aides à mettre les morceaux de bois en rond. Pour faire un joli feu. Un truc cool. Pour les impressionner. Un truc pour planer. Rigolant un peu, tu pousses légèrement Marcus. « Avoue qu’elle te fait flipper ta sœur » Tu rigoles comme un con. Faut dire que, des fois, y’a de quoi. Elle peut être franchement terrifiante la petite.

Et ça commence à faire un tas. Marcus, il s'applique bien pour que le bûcher, il ressemble plus à la Tour Eiffel qu'à la tour de Pise. Il pense chaque côté pour que ça ne s'écroule pas. C'est qu'il commence à avoir de la pratique le petit dans ce qui est des feux, faut dire, Dali adore ça. Un brin pyromane la meuf. Et y'a Aristée pour l'aider, même si le petit comme il plane un peu, il est plus un boulet qu'autre mais Marcus va pas s'en plaindre. Pour une fois que c'est pas lui tiens' « Avoue qu’elle te fait flipper ta sœur » Sur le coup, il comprend pas pourquoi cette question est là, ici. Il ne dirait pas qu'elle lui fait peur, grand dieu non. Mais si Marcus devait expliquer ça, il le ferait certainement pas là, maintenant. « C'est elle l'aîné. Je me comporte comme le petit frère obéissant. Le truc du jumeau dominant tu vois » Non, il ne dira pas qu'en vrai, c'est l'inverse. C'est son secret, à lui et à Dali. « Enfin, dis plus tôt que c'est toi qui en a peur. T'sais qu'on tenait à peine debout qu'elle se massacrait déjà des garçons. » Il rit en racontant ça. Ouais, c'était toujours qui jouait le garçon de la famille t'façon.

Il fronce des sourcils, Edwin. Marie-Jeanne, elle l'observe avec ses yeux revolvers, et eux, il aimerait bien s'en prendre les balles. Ils font mal, les regards de MJ, et pourtant, ils sont doux à la fois. Glacés et un peu veloutés, un peu tendres, même, contre sa peau morte. Edwin sent le frisson, là, un peu de crainte, contre sa peau, et il ne détourne pas les yeux. Il l'aime, ce regard. Le regard un peu colère, un peu terreur de MJ. Il le fait sourire, un peu ; l'ombre d'un sourire, oui, sur le coin de ses lèvres gercées, déjà abîmées par l'hiver amer. « tu devrais peut-être la reprendre. tu fais tellement peur à voir. puis si tu claques à cause d'un coup d'vent, ça va me faire chier de devoir planquer ton corps. reprend la » Il fronce un peu plus des sourcils, lève le menton, Edwin, parce qu'elle retire sa veste. Il en oublie ses mots ; en fait, il ne les a même pas écouté. Il fronce des sourcils, juste, prendre la veste d'un grand mouvement, un peu brusque. Il s'approche de nouveau, d'un pas, passe ses bras autour d'elle, tout en face, tout contre elle. « non, tu la mets » Il souffle là, contre ses traits, il l'englobe de ses bras et lui met la veste de force, un peu brusquement, certainement. Il veut juste qu'elle n'est pas froid. Il sait juste pas comment être tendre. Y'a jamais eu de tendresse, au fond, entre eux, si bien que, bah, souvent, il se demande si elle l'a senti, une fois au moins, qu'il l'aimait. Qu'il l'aime. Ils se le sont jamais dits, après tout. Edwin, il a toujours compris que c'était écrit, là, dans ses yeux ternes, juste au dessus de ses cernes. « garde la. » Edwin, il l'observe un peu, penche le menton, effleure ses lèvres, par accident. Se recule un peu, incertain, embarrassé. Ailleurs et perdu, oui, peut-être. Il souffle tout bas, observe les vivants, laids, qui forment ombres, au loin. Il a le souvenir, un instant, de MJ dans sa veste, celle-là, quand ils étaient encore adolescents. « brûle la, j'm'en fiche. elle est à toi, maintenant. » Il l'observe un peu, de travers, à découvert, et puis, il s'éloigne l'âme un peu amère.

Tu ouvres de tes doigts longs la porte de l'entrée, en laisse le grincement mourir délicatement, suivis de petits pas, là, dans la maison. Tu peux pas t'empêcher, quelque part, d'aller à l'étage et puis de remonter la couverture, sur papi, dans sa chambre. Tu souris un peu, doucement, quand il ouvre les yeux doucement et qu'il sourit, pose ses doigts sur ta main, avant de se retourner pour continuer de dormir. Puis, tu redescends là bas, prends les chamallows, le bidon d'essence, là, toujours au même endroit, et puis un sac de bonbons qui traîne juste là, à cause des gamins qui osent pas venir les chercher, ici, vu les histoires de Marcus. La porte de l'entrée, elle claque de nouveau derrière toi lorsque tu sors de la maison, et puis tu souris de loin, là, en voyant le château de bois qu'à fait Marcus. Tu peux pas t'empêcher de courir un peu, de laisser tomber le bidon avant, et puis de sauter sur le dos de Marcus. « c'parfait ! » Tu lui tapote le torse, d'une main, avant de descendre de son dos, là, rapidement. T'as encore ce sourire, grand, un peu enfant, sur les lèvres, mais tu le cache un peu quand tu croise les yeux bleus d'Aristée. « plutôt pas mal, pour un gars d'la ville. » Tu lui adresse un rapide sourire en coin, là, un peu timide, un peu creux, et puis tu sors ton zippo, de tes poches. Tu r'viens sur tes pas, un peu, pour prendre le bidon et puis les journaux. T'es prête, ouais, pour le grand feu.

Tu l’aides un peu. Tu mets un morceau de bois ici. Un autre là. Tu fais pas grand-chose en fait. Puis t’as bien compris que tu l’emmerdais plus qu’autre chose le Marcus. Alors tu lui donnes les morceaux de bois pour qu’il les place maintenant. C’est plus pratique. « Enfin, dis plus tôt que c'est toi qui en a peur. T'sais qu'on tenait à peine debout qu'elle se massacrait déjà des garçons. » Tu lèves un peu les yeux au ciel. Ça t’étonne pas tient. Qu’elle massacre les garçons. Toi, dire que t’en a peur serait exagérer. T’as pas peur. Mais t’es pas rassuré non plus. C’est pas la petite fillette sans défense. Tu sais bien qu’à chaque provocation, tu risques de t’en prendre une dans la gueule. Mais finalement, c’est un chalenge. Un jeu. C’est bien plus agréable qu’avec les autres. « Même pas peur.. » Tu hausses les épaules nonchalamment alors qu’elle arrive, sautant sur les épaules de son frère. Tu souris en la voyant. « plutôt pas mal, pour un gars d'la ville. » Elle te regarde avec son petit sourire en coin. Tu l’aimes bien ce sourire. Tu sais pas bien pourquoi. Il a l’air spécial. Etrangement, tu ne l’as jamais vu pour quelqu’un d’autre que toi. Et ça, ça t’fait plaisir. « J’suis trop fort attend ! » Tu rigoles un peu. Ouais, tu dis pas que c’est Marcus qui a tout fait. Faut bien se la péter un peu des fois.
La voilà qui prend l’essence, un journal et un briquet. Prête à tout cramer. Un petit sourire aux lèvres, tu récupères l’essence pour la verser un peu maladroitement sur la jolie construction de bois. Puis tu recules. Tu recules pour la voir allumer le journal. Et la voilà qui lance le papier en feu. Et le voilà ce joli feu. Le voilà qui s’élève peu à peu.

Et ça a pris forme son truc, un joli bûcher d'à peu près deux mètres de haut. En le regardant, Marcus se dit que l'année prochaine, il le fera à l'avance dans la journée, pour que ça soit plus grand encore. Ah, Marcus. Si on l'écoutait, il foutrait presque le feu à tout le champs. « Même pas peur.. » Il se marre dans sa barbe en écoutant Aristée. Ouais ouais. bien sûr. « Alors t'es un peu inconscient, mais bon, c'est évident qu'ici, elle n'est pas la plus à craindre. » dit-il avec son petit sourire narquois. Il a à peine le temps de se reposer qu'il sent un poids sur ses épaules. Dali qui revient et saute sur lui sans prévenir. Evidemment, c'est la fête du slip. Encore heureux qu'il en a l'habitude. « c'parfait ! » Voyons, c'est l'oeuvre de Marcus. Normal que ce soit parfait, mais le pauvre homme, il a pas le temps de s'en vanter. Aristée le fait avant. « J’suis trop fort attend ! » Un vrai paon celui là. Marcus n'ajoute rien. Au fond, il s'en fiche. Il a pas besoin d'épater Dali lui. Puis ils les observe, tranquillement dans son coin à tenter de foutre le feu avec leur petit bout de papier. Marcus rit, fort. « Nan mais, t'as conscience que c'est pas ça qui va tout enflammer. Avec de la chance, le bas prendra mais ça s'écroulera. Attends. » Puis il passe sa main sous son tee-shirt et en regarde l'espèce de bandage qu'il avait mis pour son costume, pour faire comme elle quoi' En même temps qu'il le fait, il commente. « Ce truc là gratte, je sais pas comment tu fais toi. » Puis il l'enroule autour d'un bout de bois avant de l'imbiber d'essence et d'y foutre le feu. « Vas y. T'utilise ça et t'allumes partout. On va pas faire un feu de tapette quand même. Oh attend je reviens » Parlant tapette, Marcus se rappelle justement l'existence de Felipe. Alors il se met à hurler tout en retournant près des gamins qui continuent la fête. « FEEEEL ! T'es où bichon ? Viens on allume le feu. Tu vas pouvoir jouer à Pocahontas. »

Il y a la musique, tout autour. On dirait une caresse qui s'élance entre les corps et puis qui se perd, un moment, dans les coeurs des gens. Un bon sentiment, avec l'alcool qui se glisse au creux des gorges, et puis un souvenir un peu nostalgique déjà, dans les coeurs. Il sourit, Felipe, un peu, comme un ombre, peut-être, alors qu'il a son verre, à la main. Il sourit, là, un peu à l'écart de la foule et pourtant à l'intérieur, alors qu'il est avec Ilir. Elsie parle pour eux, parce qu'ils ne trouvent pas les mots, peut-être, et puis il y a Marcus. « FEEEEL ! T'es où bichon ? Viens on allume le feu. Tu vas pouvoir jouer à Pocahontas. » Marcus la comète, toute belle, merveilleuse, même, dans sa vie. Felipe fronce des sourcils, un peu, mais quand il se retourne et qu'il croise Marcus, là, avec les vêtements de sa soeur, les bras dans les airs pour l’accueillir, Fel, il ne peut pas s'empêcher de rire. De rire, et puis d'aller dans ses bras, tout bonnement, pour une accolade entre amis. Parce que c'est Marcus, voilà. « un feu ? vous faites un feu ? » Felipe, il aime l'eau, là, contre sa peau, et aussi la caresse des flammes, chaudes, au creux de la nuit. Il tourne ses yeux vers Ilir et Elsie. « On va autour du feu ? » Le feu, il sonne calme. Felipe, il a envie d'être calme. Il se retourne vers Marcus, de nouveau, une main toujours sur son épaule. « ouais, j'viens. t'as des plumes, mon gars ? par contre, j'garde le haut hein. les moustiques, pas trop envie. » Il rit un peu, détendu. L'effet Marcus, oui. Et puis, il se tourne vers Ilir, qui ne bouge toujours pas, qui dévisage sagement, comme un chien de garde. Fel lève les yeux au ciel, soupire, tend la main, prend la sienne, le tire brusquement. « Ilir, Marcus. Marcus, Ilir. » Mon connard, mon calmant. Il le dit pas, mais il le pense plutôt fort.

Il fond sur elle. Elle n'a même pas le temps d'ajouter un mot, ni même de la balancer la fameuse veste au loin. Elle, elle veut pas avoir besoin d'Edwin, même pour un truc aussi con. Elle veut pas se dire qu'elle lui doit un truc qu'il pourrait venir lui réclamer un jour. Marie-Jeanne, elle tient pas d'ardoise. Mais là, elle a pas le temps de parler qu'il est déjà là, face à elle avec ses bras qui l'entourent et la couvrent à nouveau. Une fois de plus, elle se dit qu'il fait chier. « non, tu la mets » souffle t-il tandis qu'il l'habille et qu'elle ne bouge pas. Elle est pétrifiée Marie. Pétrifiée, parce qu'elle n'arrive pas à savoir si elle doit écouter sa raison ou ses envies. Alors elle le regarde, c'est tout. Elle le regarde bien décidé à la couvrir même si elle fait mine de pas vouloir. Il fait chier Edwin, quand il a un idée dans la tête. Il fait chier aussi, à être trop près. « garde la. » Elle l'a mise. Maintenant, elle attend juste qu'il s'en aille, qu'il retourne là bas, à quelques mètres, où elle l'a laissé. « t'es chiant. je veux rien avoir de toi. » Elle répond, à voix basse. Comme si finalement, elle abandonnait. Comme si qu'elle s'en foutait qu'il lui colle sa veste sur le dos. Qu'il crève de froid, ça sera bien fait. Mais Edwin, il bouge pas pour autant. Il se prend pour son amoureux là, encore, à être si près. Marie-Jeanne, elle soupire tout bas, s'apprête à lui demander de respecter une certaine distance mais quand elle commence à lever sa tête, lui il baisse la sienne et alors on a le droit à un presque baiser volé. Juste un effleurement. Un effleurement qui fait qu'un tour dans la tête de Marie-Jeanne tandis qu'Edwin s'enfuit avec ses derniers mots. « brûle la, j'm'en fiche. elle est à toi, maintenant. » Et elle l'observe en bouillonnant. Elle le regarde de dos avant de finalement se mettre à marcher derrière lui. « nan mais t'es sérieux là ? t'es devenu con ou quoi ? parce que t'arrives là comme ça, tu te met à transgresser les frontières entre nous et puis tu te barres comme ça. mais merde edwin, tu me fais chier. tu comprendras jamais rien. » Elle s'agace. Rapidement, mais la raison la rattrape et l'aide à se rendre compte qu'elle est mièvre là, maintenant. Et qu'elle veut pas ça. « t'es qu'un con. maintenant on rentre, t'éclaire le chemin mais je t'interdis d'être à moins de deux mètres de moi. » Elle grogne, c'est pas méchant. Au final, ce qu'elle aurait aimé pour une fois, c'est qu'Edwin aille au bout des choses, au moins une fois.